samedi 29 janvier 2011

Grand Paris Express : espoir et vigilance


Depuis mercredi dernier, tout le monde se congratule. Ca y est, l'Etat et la Région se sont mis d'accord sur un projet commun pour l'avenir des transports franciliens. Enfin ! Et les Départements, en particulier le nôtre, ont toutes les raisons d'être satisfaits de cette issue. C'est bien volontiers que je m'associe à ce concert de satisfactions. Une double boucle pour la Seine-Saint-Denis, c'est bien.

Je n'oublie pas qu'il a fallu, pour cela, que quelques élus de notre secteur (je pense en particulier Gérard Ségura, Claude Dilain, Alain Calmat et moi-même) élèvent un peu la voix, afin que le Conseil général très vite et le Conseil régional plus tardivement, acceptent de bien vouloir considérer que le projet Arc express ne réglait pas tout pour la Seine-Saint-Denis et que le projet de métro automatique mis sur la table à l'origine par Christian Blanc, n'était pas forcément à rejeter en bloc, au motif que son auteur avait la mauvaise idée d'appartenir à un gouvernement dont nous ne partageons pratiquement aucun des choix politiques. Il fallait un projet unique fusionnant le projet de la Région (Arc express) et celui de l'Etat (métro automatique du Grand Paris), avec en Seine-Saint-Denis une double boucle desservant d'une part la dorsale est (Noisy-le-Grand/Chelles/Clichy-Montfermeil/Sevran-Livry/Aulnay-sous-Bois) et d'autre part le coeur du département (Neuilly-sur-Marne/Rosny-sous-Bois/Bondy/Bobigny).

Je n'oublie pas non plus qu'il a fallu, pour cela, que le président du Conseil général Claude Bartolone avance à marche forcée, afin d'être en mesure de proposer à l'Assemblée départementale, en novembre dernier, une position claire de la Seine-Saint-Denis, réclâmant les deux barreaux et précisant le tracé souhaité par les élus départementaux pour celui issu du projet Arc-express. Personne, par le passé, n'avait en effet sérieusement songé à engager une réflexion et à la faire trancher. Arc-express en Seine-Saint-Denis, ce n'étaient que des mots et une "patate" sur un plan ! Il était temps d'en finir avec ces pratiques consistant, pour les uns, à avancer des projets sans vraiement les étudier (à Livry-Gargan, nous savons à quoi nous en tenir, instruits par le projet de débranchement du T4) et, pour les autres, à toujours refuser de choisir. Je me réjouis que désormais, en Seine-Saint-Denis, le Conseil général assume de véritables choix politiques (à la quasi unanimité des conseillers généraux d'ailleurs). Je forme le voeu que cela puisse continuer de manière encore plus nette, après le renouvellement d'une moitié de ses membres, lors des élections cantonales des 20 et 27 mars prochains (le canton de Livry-Gargan n'est pas concerné par ces élections, puisqu'il a été renouvelé en 2008).

Une petite amertume tout de même : qu'il ait fallu engager deux débats publics conjoints pour en arriver là. Je crois que je ne me ferai jamais au coût de ces procédures (environ 6 millions d'euros au total), ni aux pratiques de ceux à qui le législateur a fait le choix d'en confier l'animation. Il faudra me convaincre qu'il s'agit là d'un progrès démocratique...

Sans bouder le plaisir de cette bonne nouvelle que constitue la naissance de "Grand Paris express", j'entends cependant demeurer vigilant, au cours des prochains mois et des prochaines années :
- pour que le financement et le calendrier de réalisation (2018-2025) de cet immense chantier d'amélioration des transports collectifs de la région capitale (le plus important depuis la création des RER il y a 30-40 ans) soient respectés,
- pour que le canton de Livry-Gargan et ses habitants en bénéficent pleinement, au moyen du contrat de développement territorial qui nous est proposé et que nous négocions actuellement avec l'Etat et les villes voisines (Aulnay-sous-Bois, Sevran, Clichy-sous-Bois et Montfermeil), au moyen d'un positionnement amélioré de la future gare de Sevran-Livry, au moyen de la mise en place de lignes de bus de rabattement performantes vers ce futur réseau magistral,
- pour que ce magnifique projet ne vienne pas mettre entre parenthèses les décisions déjà prises concernant l'amélioration du réseau existant, je pense en particulier pour notre secteur à l'indispensable et urgente modernisation du RER B.

Dans un contexte d'argent public rare, de tels enjeux justifient pleinement -à mes yeux- de revisiter à l'aune du critère coût/bénéfice, d'autres projets imaginés avant cette "révolution" que constitue pour notre territoire Grand Paris Express. Je pense en particulier au débranchement du T4, dont la faisabilité technique et la non redondance avec Grand Paris Express demeure pour moi à démontrer. Je pense aussi au projet de ligne BHNS sur la RN3 entre Pantin et Livry-Gargan, dont le coût et le caractère absolu du projet me semblent disproportionnés, au regard de l'amélioration du service aux usagers qu'il pourrait représenter...

La naissance de "Grand Paris Express" est donc bien une victoire pour la Seine-Saint-Denis. Une victoire qu'il faudra veiller à conforter. Je m'efforcerai d'y être attentif, avec conviction, fermeté et esprit de dialogue.

jeudi 27 janvier 2011

Mineurs isolés étrangers : nous ne pouvons plus nous en sortir !


Pour des raisons à la fois juridiques (parce que l'aéroport de Roissy relève de la compétence du Tribunal de grande instance de Bobigny) et qui tiennent à l'histoire de notre département, terre d'accueil depuis plus d'un siècle, la Seine-Saint-Denis (et par voie de conséquence son Conseil général) est confrontée de manière aigüe au défi que constitue la prise en charge des mineurs isolés étrangers.

Si les Départements disposent d'une compétence globale en matière de protection de l'enfance, qui doit permettre de prendre en charge un flux "normal" de mineurs étrangers isolés, je considère que la solidarité nationale devrait jouer, lorsque la proportion de ces situation est exceptionnellement élevée, comme c'est le cas à Paris et en Seine-Saint-Denis. Le gouvernement faisant la sourde oreille à cette revendication que nous portons avec Claude Bartolone et les élus de Paris, c'est la solidarité départementale qui assume seule, dans des conditions pas toujours adaptées, la prise en charge de ces jeunes, qui se retrouvent seuls, de plus en plus nombreux, sur notre territoire.

L'année dernière 587 mineurs étrangers isolés ont bénéficié en Seine-Saint-Denis d'une intervention du service départemental de l'Aide sociale à l'enfance (ASE), contre 515 en 2009. Cette tendance à la hausse des besoins de ce public sensible et souvent fragile semble devoir malheureusement se confirmer en ce début d'année. Depuis le début du mois de janvier, près de 40 jeunes nouveaux ont été confiés par le juge aux bons soins de l'ASE qui n'en peut mais. Une telle évolution n'est pas sans conséquence sur les autres dispositifs de protection de l'enfance mis en oeuvre sous l'autorité du Conseil général. Elle a aussi, parmi d'autre éléments, contribué à l'exercice des missions des travailleurs sociaux de la Seine-Saint-Denis, en grève aujourd'hui pour protester contre la dégradation de leurs conditions de travail. Elle représente enfin une charge financière démesurée pour le contribuable départemental : 15 millions d'euros en 2009, 24 millions d'euros en 2010, au moins 30 millions d'euros à prévoir pour 2011, qui sont autant de moyens dont nous ne disposons pas pour remplir nos autres missions.

Sur ce sujet, comme sur tant d'autres, il devient urgent que le gouvernement prenne la mesure de la grave dégradation du service public qu'engendrent les politiques menées depuis 2002. Et il est important que les citoyens sâchent à qui incombent les responsabilités de cette profonde dégradation.

jeudi 13 janvier 2011

A compter du 1er janvier 2011, le prix de l'eau baisse de 20 %



Depuis plus de quatre ans, le Syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif, qui dessert en eau potable 37 des 40 communes de la Seine-Saint-Denis, dont Livry-Gargan et en tout 142 communes en Ile-de-France, à l'exception de Paris), travaille à la préparation du 1er janvier 2011.

Le contrat qui liait la Compagnie générale des eaux (devenue ensuite Vivendi, puis Véolia) depuis 1962 (c'est à dire bien avant ma naissance !) venait en effet enfin à expiration le 31 décembre 2010.

Le Sedif a d'abord réfléchi, débattu et choisi son futur mode de gestion. Fallait-il continuer avec le privé ou passer au public ? La droite, qui dispose de la majorité au Sedif, sous l'autorité d'André Santini, député-maire (Nouveau Centre) d'Issy-les-Moulineaux, a estimé qu'il fallait continuer avec le privé, faisant le choix d'une régie intéressée "rénovée". Représentant de la commune de Livry-Gargan au Sedif, dont je suis l'un des deux vice-présidents socialistes siégeant au Bureau du Syndicat au titre de la minorité, j'ai pour ma part plaidé pour un retour au public, à l'image de ce que Bertrand Delanoë vient de faire à Paris. Durant tout ce premier débat, j'ai souvent été le porte-parole des délégués socialistes, pour défendre cette option, notamment lors du vote qui est intervenu au sein du Comité syndical du Sedif, le 11 décembre 2008. Lire l'intervention

Le choix du privé -qui n'était pas le mien- ayant résulté d'un vote, j'ai pensé qu'il était important que je m'engage ensuite pour faire en sorte que le "cahier des charges" soumis aux différentes entreprises qui allaient présenter leur candidature, soit le plus favorable possible aux usagers de l'eau que je représente au sein du Sedif. Sur certains points, j'ai obtenu satisfaction. Sur d'autres non, comme je l'ai dit lors du Comité syndical du Sedif du 9 avril 2009. Lire l'intervention

Enfin, mes collègues socialistes m'ont honoré de leur confiance en me chargeant de les représenter au sein de la Commission de délégation de service public de six membres, qui a sélectionné les 4 entreprises admises à concourir (Véolia, Suez, Derichebourg, Saur), qui a reçu les 3 offres déposées, qui a choisi les 2 entreprises admises à négocier (Véolia, Suez), qui a mené les négociations avec ces deux groupes français leaders mondiaux dans le domaine de l'eau, avant de proposer un choix au Comité syndical du Sedif. Cette expérience unique a été pour moi très instructive et enrichissante. Là encore, agissant dans le cadre d'un choix politique qui n'était pas le mien, ma ligne de conduite a été d'essayer de défendre au mieux les intérêts des usagers de l'eau. Même si je considère que des avancées importantes ont été obtenues en comparaison de la situation antérieure, dont le prix bien évidemment, mais aussi la qualité du service qui sera encore améliorée, je n'ai pas voté en faveur de ce nouveau contrat, pour les raisons que j'ai expliquées lors du Comité syndical du Sedif du 24 juin 2010. Lire l'intervention

Le contrat qui résulte du vote majoritaire du 24 juin 2010 engage désormais le Sedif avec Véolia pour 12 ans. Il se traduit, pour l'instant, par une baisse de 20 % de la part eau dans le prix du mètre cube (soit environ 30 € économisés en moyenne par famille sur une année). Ma conviction demeure qu'une régie publique aurait pu faire aussi bien, sinon mieux. Mon engagement consistera, dans les mois et les années qui viennent, à rester attentif à la mise en oeuvre et l'exécution du nouveau contrat, dans le respect des objectifs fixés et des engagements pris.
Parce qu'il ne faut jamais rester statique, je commence dès demain matin huit heures, avec une réunion consacrée à la tarification des communes, que j'avais dénoncée le 24 juin dernier comme étant l'un des points faibles du contrat...