mardi 20 janvier 2015

Et maintenant...?




Durant les deux dernières semaines, notre pays a vécu une épreuve. Je ne me situerai pas ici dans  le registre de l’émotion,  légitime quand 17 de nos compatriotes -dont un habitant de notre circonscription- meurent parce qu’ils sont journalistes, policiers ou juifs. Pas davantage sur le registre de la fierté d’avoir vu des millions de Français descendre dans la rue pour brandir haut et fort les valeurs de la République. Beaucoup a déjà été dit et écrit sur le sujet.

Le devoir des parlementaires est de se placer à la hauteur des évènements et de la réaction de la Nation, de tirer les conséquences de ces évènements de manière responsable, réfléchie et déterminée.

Comme l’a déclaré le Premier ministre Manuel Valls, la situation exceptionnelle impose des réponses exceptionnelles. En aucun cas des mesures d’exception à la démocratie.

Le plan Vigipirate, maintenu à son niveau maximum, est un moyen utile de protéger de façon durable les points sensibles menacés. Il mobilise 122 000 policiers, gendarmes et militaires, pour garantir la sécurité de nos concitoyens sur l’ensemble de notre territoire.

Des actions de fond, dans la durée, sont aussi nécessaires. Des moyens matériels et humains nouveaux devront être trouvés, les efforts engagés depuis 2012 pour endiguer la saignée opérée sur nos forces de sécurité durant les deux précédents quinquennats n’étant pas suffisants.

La loi du 14 novembre 2014, sur laquelle j’ai travaillé et qui a été votée à la quasi-unanimité par l’Assemblée nationale, donne désormais aux pouvoirs publics de nouveaux outils pour lutter contre les entreprises terroristes, au moyen de la mise en place d’une interdiction de sortie du territoire pour entraver les départs de Français susceptibles de participer à des activités terroristes, la création d’un délit d’entreprise terroriste individuelle, le renforcement des sanctions contre l’apologie du terrorisme ou la possibilité de blocages des sites internet idéologiquement dangereux pour la société.  

Le ministre de l’Intérieur fera cette semaine des propositions complémentaires concernant internet et les réseaux sociaux, pour prévenir et punir les dérives qui s’y multiplient de façon parfois abjecte. Si la liberté d’expression est une valeur cardinale de notre pays, elle doit en effet être distinguée du racisme, de l’antisémitisme, de l’apologie du terrorisme ou du négationnisme, qui constituent des délits dans notre droit. J’observe, pour m’en réjouir, qu’il n’est nul besoin de changer la loi pour que ces délits soient sanctionnés fermement, comme en attestent enfin de nombreuses récentes décisions de justice.

Un travail important doit aussi être opéré au sein de l’Education nationale, pour donner les moyens aux enseignants et aux équipes d’encadrement de transmettre, dans la sérénité, partout sur notre territoire, les valeurs de la République à la jeunesse.

Des mesures spécifiques doivent aussi être prises en direction des populations carcérales. Des expérimentations ont été engagées depuis plusieurs mois. Il faut les analyser, les généraliser ou les adapter, de telle sorte que cessent les zones de non droit et d’embrigadement qui ne datent malheureusement pas d'hier.

Il est également impératif que la gestion de cette crise soit accompagnée par nos partenaires européens, notamment par l’adoption de la plate-forme PNR permettant de tracer les départs de France vers les pays hors de l’espace Schengen. C’est par une généralisation de ce dispositif à l’échelle communautaire que la surveillance des individus dangereux sera véritablement efficace.

Sur tous ces sujets, qui ne sont pas exhaustifs, chacun peut compter sur mon engagement déterminé, afin de continuer d’œuvrer au changement.

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