jeudi 24 novembre 2016

Ils proposent de détruire, nous continuons de construire




Dimanche 20 novembre dernier, à l’occasion du premier tour de la primaire de la droite et du centre, les participants au scrutin ont déjoué les pronostics en plaçant François Fillon en tête, avec une avance confortable sur celui qui est désormais son challenger, Alain Juppé.

Ce résultat, est là pour nous rappeler, une fois de plus, que rien n’est jamais figé en démocratie et que ce sont bien les électeurs qui décident, pas les sondeurs, ni les commentateurs.

Il interroge toutefois sur les raisons et les ressorts qui ont conduit nos compatriotes à porter leur voix sur tel ou tel des candidats. Dans le cas d’espèce, j’ai davantage le sentiment d’une coalition de rejet contre le comportement et la personnalité d’un homme -Nicolas Sarkozy- qu’une adhésion au projet des deux concurrents demeurant en lice.

Ce qu’ils ont détaillé de leur programme pour la France n’en demeure pas moins inquiétant. Si François Fillon incarne en effet une sorte de synthèse d’un ultra-libéralisme tout thatchérien et d’un néo-conservatisme assumé, Alain Juppé n’en est que la copie vaguement édulcorée.

Que l’un ou l’autre accède à la présidence de la République, ce qui  attendrait alors les Français, c’est la retraite à 65 ou 67 ans pour tous, une dégradation inédite des services publics -dont l’éducation, la santé et la sécurité- par la suppression massive de postes de fonctionnaires (500 000 pour Fillon, 300 000 pour Juppé), une  hausse de la TVA (+ 2 points pour Fillon, + 1 point pour Juppé), la remise en cause de la durée légale du travail à 35 heures (M. Fillon allant jusqu’à proposer la suppression pure et simple de toute durée légale). Le tout agrémenté d’une remontée en flèche des déficits publics, que Fillon a au moins le mérite d’être le seul à assumer. A chacun de mesurer ce que représenteraient de tels choix pour lui-même et pour le pays.

Pendant que tous les pronostiqueurs prédisent avec leur habituelle assurance l’élection de la droite en mai prochain, nous poursuivons notre action avec détermination jusqu’au terme du quinquennat, avec la préoccupation d’avancer toujours vers une société plus juste, plus protectrice et moins inégalitaire. Trois mesures concrétisées récemment, après tant d’autres depuis le printemps 2012, illustrent cette ambition.

La première concerne la Prime d’activité créée au 1er janvier 2016. Ce dispositif, né de la fusion entre la Prime pour l’emploi (PPE) et le RSA activité, constitue un complément de ressource utile pour les travailleurs modestes, qui éprouvent les plus grandes difficultés à vivre dignement, bien qu’ils perçoivent un salaire. 3,7 millions de foyers en ont bénéficié depuis le début de l’année.

La deuxième porte sur la mise en œuvre d’un crédit d’impôt au profit des associations. Cette disposition, issue d’un amendement présenté par les députés socialistes lors de l’examen du projet de loi de finances pour 2017, permettra un allègement du poids de la taxe sur les salaires dont elles sont redevables. Elle favorisera ainsi de nouvelles possibilités d’embauche.

La troisième consacre  la mise en place effective, au 1er janvier 2017, du congé proche aidant. Issu de la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement promulguée le 29 décembre 2015, le décret précisant les modalités de fonctionnement de ce nouveau droit vient d’être publié. Concrètement, il permettra aux salariés qui accompagnent au quotidien un proche malade, âgé ou handicapé, de prendre un congé sans solde d’une durée pouvant aller jusqu’à trois mois et renouvelable une fois, avec pour objectif de ne pas pénaliser sur le plan professionnel ceux qui assument ce rôle d’aidant naturel. Cette disposition touche potentiellement 8,3 millions de personnes.

Au moyen de ces quelques lignes, forcément réductrices, je veux simplement rappeler que l’élection présidentielle ne peut pas se résumer au choix d’une personnalité, sur la mine qu’il inspire. C’est l’arbitrage entre différents projets de société.
Je forme le vœu que chacun intègre cette approche dans sa décision.

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