mardi 14 mars 2017

Lutter contre les déserts médicaux





La lutte contre les déserts médicaux est un combat qui concerne très directement notre territoire, le département de la Seine-Saint-Denis souffrant tout à la fois d’une sous dotation en professionnels et structures de santé et d’un faible taux d’installations nouvelles, qui ne permet pas de compenser l’actuel mouvement massif de départs à la retraite des médecins libéraux notamment.

Cette situation est alarmante et elle est de nature à susciter d’autant plus l’inquiétude, qu’elle pénalise bien souvent en premier lieu des populations déjà éloignées des soins, dont les besoins en santé sont très importants.

Voilà pourquoi, je veux rappeler la politique de long terme que nous avons menée depuis le printemps 2012, afin de faire face au déficit de démographie médicale et paramédicale qui touche les zones rurales, mais aussi des secteurs plus urbains et les quartiers populaires.

Notre action s’est appuyée sur les pactes territoires santé 1 et 2, déclinés tout au long du quinquennat, ainsi que sur les dispositifs de la loi de modernisation de notre système de santé, adoptée au début de l’année 2016.

Concrètement, elle a permis en cinq ans la création de 900 maisons de santé pluri professionnelle -dont une à Clichy-sous-Bois en 2014 (photo)-, la signature de 1 800 contrats d’engagement de service publics (par lesquels des étudiants en médecine s’engagent à exercer dans des zones où l’offre médicale fait défaut) et de 800 contrats de praticien territorial de médecine générale qui ouvrent droit à une aide à l’installation.

Par ailleurs, le déploiement de 580 médecins correspondants du Samu a permis à un million de personnes supplémentaires de bénéficier d’un accès aux soins d’urgence en moins de 30 minutes et le numerus clausus a été augmenté dans les régions à très faible densité médicale.

Pour amplifier les résultats obtenus grâce à ces efforts et maintenir un maillage médical étroit, à l’heure où le médecin demeure par endroit le dernier interlocuteur d’une population qui se sent déjà abandonnée et marginalisée, la ministre des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine vient d’annoncer un renforcement des moyens dédiés à la lutte contre la désertification.
Les critères de sélection des zones bénéficiant d’aides à l’installation vont désormais intégrer les besoins de soins en fonction de l’âge des habitants, le temps d’accès par la route vers le médecin le plus proche, le volume d’activité des médecins et leur âge moyen, afin de faire des prévisions utiles sur les départs en retraite. Ces nouveaux éléments, plus qualitatifs, vont avoir pour effet de doubler la part de la population couverte par ce type de dispositif et donc de faire reculer significativement les inégalités d’accès aux soins sur le territoire national.

En complément et en concertation avec les représentants des professionnels de santé, des patients et des élus, les Agences régionales de santé -compétentes en matière d’organisation des soins à l’échelle des territoires- vont s’engager dans une démarche d’anticipation,  en identifiant les zones qui ne constituent pas à l’heure actuelle des déserts médicaux, mais dont la situation pourrait s’aggraver rapidement en l’absence de mesure forte, visant notamment à compenser les nombreux départs en retraite attendus.

Nous avons donc agi pour combattre et prévenir ces carences, identifiées pourtant de très longue date sans que nos prédécesseurs ne s’en soient véritablement préoccupés. Je forme le vœu que chacun ait à cœur d’inscrire cette démarche dans la durée, au-delà du quinquennat qui arrive à son terme. Car les politiques publiques destinées à corriger les erreurs du passé ne peuvent être limitées par le temps d'un mandat.

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